Le radon est un gaz radioactif produit par la désintégration naturelle de l’uranium (radium) présent dans la croûte terrestre (sol, couches rocheuses, eau).
Il est incolore, inodore et sans saveur, alors il n’est nullement décelable par les sens. À l’air libre, il se dilue dans l’atmosphère et il n’est donc pas préoccupant pour la santé. Mais lorsqu’il s’infiltre dans un milieu fermé, il peut s’y accumuler en fortes concentrations. Et comme le radon est plus lourd que l’air, il a tendance à se concentrer dans les parties les plus basses et les moins ventilées d’un bâtiment, notamment au sous-sol pendant l’hiver.
On exprime la concentration de radon en becquerel par mètre cube d’air (Bq/m³).
Comment le radon pénètre-t-il dans les maisons?
La pression atmosphérique de l’intérieur d’une habitation est généralement inférieure à celle du sol qui entoure les fondations. Cette différence de pression crée une aspiration du radon et des autres émanations présents dans le sol jusque dans la maison.
Le radon peut se déplacer à travers les pores du sol sur lequel les maisons sont construites. Il peut s’infiltrer dans une maison par tout interstice en contact avec le sol, comme :
- les sols en terre battue (vides sanitaires);
- les fissures des murs et de la dalle de plancher;
- les joints non étanches des tuyaux de branchement ou d'évacuation (eau, égout, électricité, gaz naturel, mazout, etc.);
- les drains de sous-sol et autres conduits de plomberie.
Il est possible que l’eau d’un puits puisse contenir du radon qui sera libéré dans l’air de la maison lorsque cette eau sera brassée pour les douches, la lessive, etc. Mais la concentration n’est généralement pas suffisamment importante pour constituer un risque pour la santé.
Où peut-on trouver du radon?
À l’extérieur, les concentrations moyennes sont d’environ 15 becquerels par mètre cube (Bq/m³). À l’intérieur, elles peuvent afficher des variations plus prononcées d’une maison à l’autre, même entre constructions semblables et situées à proximité l’une de l’autre. On évalue à environ 35 Bq/m³ la concentration moyenne de radon dans les sous-sols du Québec. Toutefois, certaines maisons peuvent présenter des taux de centaines ou même de quelques milliers de Bq/m3.
Quand est-ce que c'est trop?
Au Canada, il n’existe pas de norme régissant la concentration de radon admissible dans les maisons. Mais selon une directive adoptée en 2007, par Santé Canada, des mesures de mitigation — ou d’atténuation — doivent être mises en place si la concentration moyenne annuelle, dans les aires normalement occupées d’une maison, excède 200 Bq/m³. Jusqu’à 600 Bq, il est recommandé de procéder aux correctifs dans un délai de deux ans, mais si la concentration dépasse les 600 Bq, il faudrait agir rapidement, idéalement dans les 12 mois qui suivent.
Par ailleurs, en 2009, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé que les concentrations de radon admissibles soient fixées à au plus 100 Bq/m³.
Les dangers du radon
Chez les fumeurs, le radon figure au deuxième rang des causes du cancer du poumon, loin derrière le tabagisme, mais il en est la principale cause chez les non-fumeurs. Il serait associé à environ 16 % des décès par cancer du poumon.
D’ailleurs, selon le Dr Jean-Claude Dessau, président du Comité sectoriel sur le radon au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, le cancer du poumon demeure le seul risque connu associé à l’exposition prolongée au radon.
«Une fois libéré dans l’air intérieur, le radon se décompose en fragments microscopiques qui se fixent à la poussière que nous inhalons, explique-t-il. Dans les poumons, ces fragments continuent à se désintégrer en émettant des particules de type alpha qui produisent un rayonnement ionisant. Plus les cellules des bronches sont bombardées par ces particules alpha radioactives, plus le risque est grand qu’elles s’altèrent et se transforment en cellules malignes.» (Touring, automne 2009)
Le facteur-tabac
C’est le cocktail radon-tabac qui s’avère le plus funeste. Selon l’Institut national de santé publique du Québec, environ 90 % des décès par cancer du poumon attribuables au radon surviendraient chez des fumeurs. Des données de Santé Canada démontrent qu’un non-fumeur exposé à des concentrations élevées de radon pendant toute une vie présente 5 % de risques d’avoir un cancer du poumon, comparativement à 33 % pour un fumeur.
Sujets à risque
On pourra véritablement parler de risque accru de cancer du poumon pour une personne, surtout si elle est fumeuse, qui est exposé à des concentrations élevées de radon, et ce, durant plus de quatre heures par jour dans un espace clos (un sous-sol par exemple).
Il faudra donc porter attention aux habitations dont le sous-sol comporte, par exemple, un bureau de travailleur à domicile, une salle familiale utilisée quotidiennement, ou une chambre occupée toutes les nuits.
Le rez-de-chaussée des habitations sans sous-sol, surtout en l’absence de vide sanitaire, est également susceptible de présenter des concentrations élevées. Il faut toutefois retenir que le radon est plus lourd que l’air et que, de ce fait, il se tient toujours assez près du sol. Autrement dit, plus on gravit les étages d’un bâtiment, moins l’on est susceptible d’être exposé au radon.
Par ailleurs, il n’y a pas lieu de paniquer : entre les expositions au radon et le déclenchement de la maladie, on estime qu’il s’écoulera de nombreuses années.